Compatibilité entre Al et ses partenaires féminines à l’écran

10 sur 10 Kitty Winn dans Panique à Needle Park et Ellen Barkin dans Mélodie pour un meurtre

Pourquoi ces deux actrices-là plutôt que celles auxquelles on penserait plus volontiers (Marthe Keller, Diane Keaton, Michelle Pfeiffer) ?

Car je trouve que l’osmose entre Al et ces deux actrices est totale et, qui plus est, sur un plan strictement cinématographique, c’est-à-dire sans qu’il y ait un parallèle avec un sentiment amoureux dans la vie privée des acteurs concernés.

Le côté chaton ébouriffé de Kitty Winn cadre à la perfection avec le côté protecteur et petite frappe d’Al dans ce film, et, tout simplement, ils vont très, très bien ensemble physiquement, et le fait qu’ils soient fusionnels dans le récit va tellement bien avec ça.

Dans le cas d’Ellen Barkin, cette compatibilité parfaite est vraiment un chef-d’œuvre de casting, puisque, contrairement à Kitty Winn, elle n’est absolument pas assortie à Al (yeux, cheveux, traits, on peut même dire que c’est son exact opposé), mais il y a quelque chose dans l’attirance teintée de méfiance et de souffrance de leurs personnages qui fait que leur association à l’écran est crédible à 100 % et dépasse leur absence de ressemblance physique.

9 sur 10 Marthe Keller dans Bobby Deerfield et Diane Keaton dans la série des Parrain

Pourquoi 9 sur 10 et non pas 10 sur 10, alors que leur compatibilité saute tellement aux yeux qu’elle a existé aussi dans la vie ?

Pour deux raisons. D’abord parce que, justement, la porosité entre la fiction à l’écran et la vraie vie (quelques années d’amour puis des décennies d’amitié dans le cas de Marthe Keller ; d’abord de l’amitié, puis de l’amour, puis de l’amitié dans le cas de Diane Keaton) fait que l’on ne peut pas voir à l’écran deux couples uniquement de fiction, alors que c’est au contraire vraiment le cas des deux actrices à qui j’ai mis 10 sur 10, Kitty Winn et Ellen Barkin, qui incarnent à la perfection des êtres fictifs dans une relation amoureuse fictive avec un être fictif joué par Al.

Deuxièmement, si je ne peux pas leur mettre 10 sur 10, c’est aussi parce que leurs rôles sont un peu moins bien écrits que ceux de Kitty Winn et Ellen Barkin (qui portent 50 % de Panique à Needle Park et Mélodie pour un meurtre sur leurs épaules, à égalité avec Al) : comme je l’ai dit dans mes chroniques sur Bobby Deerfield et les Parrain, le rôle de Marthe Keller n’a pas été écrit de façon assez claire et cohérente, et celui de Diane Keaton est trop passif et en retrait par rapport à l’action principale.

8 sur 10 Michelle Pfeiffer dans Scarface et Frankie et Johnny

Leur osmose sur le plan physique, voire érotique, a été dite et redite dans la presse et l’édition, je pense, et en tout cas par Al lui-même. Est-ce le fait qu’ils ont tous les deux de très grands yeux tout en ayant une opposition si nette en ce qui concerne la couleur des cheveux et celle des yeux ? Quoi qu’il en soit, ils vont merveilleusement bien ensemble dans les deux films, et ça aurait été un plaisir de cinéphile de les voir réunis plus de deux fois à l’écran, comme pour Errol Flynn et Olivia de Havilland autrefois (huit films ensemble).

7 sur 10

Penelope Ann Miller dans L’Impasse : comme je l’ai dit dans ma chronique, la grâce préraphaélite de la comédienne est tellement à l’opposé du look d’Al dans ce film, avec, en filigrane, un même sérieux, une même douceur, une même honnêteté dans leurs deux personnages, que ça en fait un couple terriblement cinématographique et attachant. On peut comprendre qu’ils soient tombés amoureux sur le tournage.

Anny Duperey dans Bobby Deerfield : la seule Française de ce classement (cocorico !), et elle a été merveilleusement castée, la ressemblance de son personnage avec celui d’Al (couleur des cheveux et coiffure, classe, froideur et raideur, yeux magnifiques) est un grand atout du film, et sa grande taille renforce le côté protecteur qu’elle a envers son compagnon plus petit. Le fait que leur relation dans le film soit glaciale et ne soit pas, ou plus, un grand amour ne peut pas en faire un couple mythique du cinéma, mais un autre film, un autre scénario aurait pu produire cela, j’en suis convaincue.

6 sur 10 Karen Allen dans La Chasse (Cruising)

C’est l’invitée surprise dans la première moitié de ce classement. En effet, La Chasse est un film qui passe toujours à la trappe quand la carrière d’Al est évoquée, comme si tout le monde était un peu gêné, Al le premier, et Friedkin, le réalisateur, jamais en retard d’une énormité, n’a rien arrangé en désignant injustement Al comme bouc émissaire pour l’échec du film. De plus, les rares fois où le film est évoqué, c’est toujours pour les polémiques qui ont accompagné le tournage à New York et pour l’esthétique homoérotique assez trash qui y figure (et qui fait que le film peut difficilement être regardé en famille le dimanche soir…), et jamais, littéralement jamais, pour le petit rôle de la compagne du héros. Or, comme je l’ai dit dans ma chronique, la douceur de ce couple joué par Al et Karen Allen fait qu’ils vont très bien ensemble et qu’il est très dommage qu’ils n’aient pas eu davantage de scènes en commun.

 

5 sur 10 Christine Lahti dans Justice pour tous et Cornelia Sharpe dans Serpico

Dans le premier cas, ils forment un gentil couple sympathique, on y croit (à noter que l’actrice est nettement plus grande qu’Al, il n’a pas connu ça souvent dans sa carrière). Dans le deuxième cas, ils sont vraiment très beaux tous les deux, on y croit aussi.

 

4 sur 10

Patty Duke dans Me, Natalie : la scène ne dure hélas que quelques secondes, mais ça matche parfaitement et ils sont drôles, ça aurait été tellement intéressant qu’on les voie bien davantage ensemble tout au long du film…

Tuesday Weld dans Avec les compliments de l’auteur : mignons tous les deux — ils ont d’ailleurs été réellement en couple dix ans plus tôt —, mais le jeu de Tuesday Weld est plat, et son personnage est assez antipathique, on ne peut pas s’intéresser à leur couple, d’où le 4 sur 10 global.

Ronnie Farer dans Donnie Brasco : on la voit hélas très peu à l’écran, alors que son personnage d’épouse — ou de concubine — pulpeuse, très gentille et soumise cadre parfaitement avec le rôle d’Al, y compris physiquement, car elle a un côté italien dans ce film.

Holly Hunter dans Manglehorn : les deux personnages ne développent pas une belle histoire d’amour qui ferait décoller l’alchimie entre eux — ça reste au stade d’une ébauche de flirt, elle très demandeuse, lui presque pas —, mais la solitude de l’un et de l’autre et la gentillesse du personnage féminin font qu’on aime bien les voir à l’écran ensemble.

Annette Benning dans Danny Collins : là encore, ça reste au stade d’une ébauche de flirt, mais pas dans une certaine aigreur comme dans Manglehorn, c’est plus dans la légèreté, la retenue et la taquinerie, et il ne se passe pas grand-chose, cet axe du scénario a bizarrement été laissé de côté.

Ann Wedgeworth dans L’Épouvantail : c’est la brune, celle qui flirte ostensiblement avec le personnage de Gene Hackman, tout en plaisant bien aussi au personnage d’Al. Il y a un petit fond d’alchimie entre eux, probablement grâce à leur différence amusante, elle très grande et ouvertement séductrice, sexy et pas farouche, lui plus petit et intimidé, tentant quand même de la séduire en la faisant rire. Il aurait été bien que le scénario les montre plus longtemps ensemble à l’écran.

Jeannie Berlin dans Hunters : cette actrice n’a que neuf ans de moins qu’Al et ils ont tourné ensemble il n’y a que quelques années, donc, à l’écran, ce sont deux personnes âgées, qui ne sont pas du tout en couple mais se sont aimées jeunes : le personnage d’Al et celui de cette vieille dame très digne et très intelligente — très beau personnage — dégagent une très belle harmonie, et un très beau respect mutuel lorsqu’ils se parlent.

 

3 sur 10

Dyan Cannon dans Avec les compliments de l’auteur : elle avait un physique sexy dans ce film, et c’était une jolie femme, mais il n’y a aucune alchimie entre eux, je trouve, et c’est d’ailleurs un point faible notable du film.

Diane Venora dans Heat : jolie femme aux traits très fins, croisement total entre Jessica Lange et Rooney Mara, mais, selon moi, il n’y a pas d’alchimie et de réelle crédibilité de son couple avec Al, et son jeu assez typé « série » ou « téléfilm » n’arrange rien, il n’est pas au niveau du jeu d’Al.

Rene Russo dans Two for the money : belle femme sculpturale, jeu solide, mais la compatibilité avec Al n’est que très moyenne, sans que l’actrice — nettement plus grande qu’Al, mais ça ne pose aucun problème — soit en cause du tout.

Simonetta Stefanelli dans Le Parrain : mignons tous les deux et allant bien ensemble physiquement, mais elle n’a pas vraiment de charisme, et elle n’a pas grand-chose à jouer, donc il n’y a rien de spectaculaire dans leur association.

 

2 sur 10

Nastassja Kinski dans Revolution : au vu de leur beauté respective, on aurait pu imaginer qu’ils iraient bien ensemble, en dépit de leurs vingt et un ans d’écart, mais le montage catastrophique du film empêche cette possibilité : dans leurs quelques scènes ensemble, ils ont l’air de se connaître puis d’être très amoureux, mais sans que rien (strictement rien) ne l’explique dans le récit à l’écran, donc leur supposé lien n’est jamais crédible sur le plan dramaturgique, et leur cinégénie ne peut rien du tout contre cela.

Barbara Eda-Young dans Serpico : son physique assez commun et son rôle larmoyant et passif ne cadrent pas du tout avec le physique séduisant et la forte personnalité du personnage d’Al dans ce film, ils ne vont pas du tout ensemble, mais c’est certainement voulu par Sidney Lumet, pour que la vie privée du personnage principal ne soit pas un havre de bonheur.

 

1 sur 10

Sasha Neboga dans Knox : environ un demi-siècle d’écart la sépare d’Al, et elle est montrée à l’écran sous un jour un peu vulgaire, bien que leurs deux personnages soient pourtant mariés, ce n’est pas une call-girl. Donc rien ne fait rêver dans ce couple à l’écran, alors qu’on la voit pourtant fraîche et rayonnante sur Internet, le scénario aurait pu en faire tout autre chose, c’est très dommage.

Lindsay Crouse dans Révélations : actrice dans les âges d’Al, huit ans de moins seulement, mais ils ne vont pas du tout ensemble, pas du tout, du tout, du tout (erreur de casting très nette), et son rôle d’épouse est totalement fade, quasi inexistant, ce qui n’aide pas.

Dorothy Tristan dans L’Épouvantail : c’est la blonde, celle qui joue la sœur du personnage de Gene Hackman. Aucune alchimie entre Al et elle, peut-être est-ce voulu pour le récit.

Kim Basinger dans Influences : je l’ai dit dans ma chronique, on ne croit pas une seconde que Basinger — toujours très belle un peu avant ses cinquante ans, mais jouant un personnage un peu fade, cinq ans seulement après la sophistication de son rôle dans L.A. Confidential — soit folle amoureuse de son beau-frère, joué par Al, qui n’a que treize ans de plus que l’actrice, mais qui surjoue la fatigue et même la mauvaise santé dans ce film, et c’est l’un des rôles où il est le moins à son avantage physiquement. Donc le couple Basinger-Pacino n’a pas le glamour qu’il aurait pu avoir quelques années plus tôt, ou bien il aurait peut-être fallu qu’ils soient mieux coiffés, mieux maquillés et plus énergiques dans ce film-ci.

 

0 sur 10

Penelope Allen dans L’Épouvantail : son personnage n’est pas présent à l’écran en même temps que celui d’Al, on les voit juste avoir une conversation téléphonique, ô combien mémorable et douloureuse pour le spectateur en pleine empathie, mais il n’y a aucune compatibilité entre ce personnage féminin à l’allure négligée, le visage banal et tordu de rancune, et la grâce d’Al dans la plénitude de ses trente-deux ans.

Susan Peretz dans Un après-midi de chien : c’est la même configuration que ci-dessus, son personnage n’est pas présent à l’écran en même temps que celui d’Al, on les voit juste avoir une conversation téléphonique, mais le contraste sur le plan physique est encore plus cruel — et recherché par Sidney Lumet — pour cette actrice-ci, et je me demande ce que ça doit représenter pour l’amour-propre d’une femme et actrice de devoir incarner au cinéma l’antithèse absolue d’une épouse belle et agréable, surtout quand le mari a le charme supersonique d’Al dans ce film.

Greta Gerwig dans The Humbling : je l’ai dit très explicitement dans ma chronique, ils sont épouvantablement mal assortis, et je ne parle pas du tout de leur différence d’âge (quarante-trois ans) (à titre de comparaison, Al a trente ans d’écart avec Gabrielle Anwar, sa partenaire de tango dans Le Temps d’un week-end, scène magique et gracieuse au possible, j’aurais été partante pour voir tout un film centré sur eux deux), c’est juste qu’il n’y a rien de crédible entre eux, rien d’harmonieux, rien de joli, rien de beau, aucune compatibilité à l’écran. Donc 0 sur 10, oui.

Non classées, donc en dessous de 0 pour la compatibilité avec Al, car non seulement j’avais complètement oublié l’existence de ces cinq personnage féminins (c’est en vérifiant sur Wikipédia que j’ai constaté qu’il y avait ces épouses/ex-épouse/petite amie dans ces cinq films), mais j’ai aussi dû regarder sur Google quel était le visage des cinq comédiennes, tellement elles ne m’ont laissé aucun souvenir :

Lindsay Duncan dans City Hall

Susan Floyd dans Chinese Coffee

Catherine Keener dans Simone

Kathy Baker dans Paterno

Welker White dans The Irishman